Les Méditations métaphysiques (1641) retranscrivent le chemin emprunté par Descartes (1596-1650) pour établir les principes de sa philosophie. Elles suivent l'ordre analytique de la découverte, c'est-à-dire l'ordre des raisons : on part du plus évident pour déduire les autres choses (cet ordre s'oppose à celui des matières où l'on part du plus important dans l'exposé général). Elles se composent de six méditations : le doute (I) d'abord, puis la découverte du cogito (II), l'idée d'infini donc de Dieu (III), la garantie divine de la véracité des idées claires et distinctes (IV), l'argument ontologique prouvant l'existence de Dieu (V) et l'union de l'âme et du corps (VI).
Le texte ci-dessous est extrait de la Sixième méditation. Descartes, qui est parti de l'existence de la conscience à travers le cogito, doit expliquer l'existence des choses matérielles. Descartes avait imaginé la possibilité pour que ce qu'il perçoit du monde extérieur ne soit qu'un rêve. Or la preuve de l'existence de Dieu apporte une caution de la véracité de cette perception. Par conséquent, ce que nous percevons par les sens n'est jamais faux en soi, c'est l'opinion ou le jugement que nous nous faisons ensuite sur ce que nous percevons qui nous induit en erreur. Aussi, nous avons la faculté de corriger ces jugements du moment que nous nous bornons à juger seulement des choses dont nous avons une conception claire et distincte.