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samedi 24 mars 2018

"Une vie bien réglée vaut mieux qu'une vie désordonnée"

Commentaire

Le Gorgias (387 av. J.-C.) ou Sur la rhétorique, est un dialogue de Platon (428-348 av. J.-C.) qui met en scène Socrate et l'un des plus grands sophistes de l'époque antique, Gorgias. Le dialogue s'ouvre sur une confrontation de Socrate avec un personnage fictif : Calliclès. Ce dernier commence par condamner les lois humaines qui défendent les faibles aux détriments des plus forts. Il part d'une conception de la nature où c'est le droit du plus fort qui l'emporte. Selon lui, les faibles se sont unis pour dominer les forts - ceux qui sont naturellement faits pour commander - et ont imposé un ordre moral qui prône la maîtrise des plaisirs.

Le texte ci-dessous se situe au début du dialogue. Après avoir dénoncé la prise de pouvoir des faibles sur les forts, Calliclès avance que la vertu ne consiste pas à réfréner ses passions contrairement aux valeurs que promeut la morale des faibles, mais à assouvir tous ses désirs, quels qu'ils soient et par tous les moyens. Pour lui, les hommes qui parviennent à se contenter de ce qu'ils ont ne sont pas plus heureux que ceux qui se laissent guider par leurs passions car ne plus rien désirer, c'est être comme mort. Socrate prend au sérieux cet argument et rétorque que le corps (sôma) est précisément un tombeau (sèma), la vertu consistant justement dans le contrôle des passions au moyen de la raison, et ce afin d'éviter que l'âme ne ressemble à une passoire empêchant tout contrôle. La mort du corps est symbolique car il s'agit surtout d'éviter que les plaisirs sans freins dégénèrent en violence.

jeudi 19 janvier 2017

"Si l’œil veut se voir lui-même, il faut qu’il regarde un autre œil"

Commentaire

Il existe deux Alcibiade : le Premier Alcibiade, aussi appelé Alcibiade majeur est un dialogue platonicien qui porte principalement sur les qualités que doit posséder un homme politique. Le Second Alcibiade, aussi appelé Alcibiade mineur, porte sur la prière. C'est un dialogue attribué à Platon mais considéré par certains traducteurs (Victor Cousin notamment) comme apocryphe, c'est-à-dire que l'on n'en connait pas l'auteur avec certitude (Xénophon pourrait l'avoir écrit). L'ordre premier ou second distinguant ces deux dialogues ne repose pas sur une chronologie mais sur la qualité intrinsèque de ces dialogues, l'Alcibiade majeur exposant quelques-uns des thèmes fondamentaux de la pensée platonicienne alors que le mineur comporte plusieurs obscurités et même des contradictions avec cette pensée.

Le texte ci-dessous est extrait du Premier Alcibiade sous-titré Sur la nature de l'homme. Ce dialogue met en scène Socrate et Alcibiade, un jeune homme ambitieux qui envisage de faire carrière en politique. Socrate affirme être le seul en mesure de le former convenablement. Il lui montre tout d'abord que la politique exige une connaissance du juste et que le juste et l'utile sont une seule et même chose : tout ce qui est beau est bon et inversement. Il l'invite ensuite à se connaître lui-même avant de gouverner. Pour Socrate en effet, on ne peut pas s'occuper des affaires des autres si on ne se connaît pas soi-même. Il invite donc Alcibiade à réfléchir sur la fameuse inscription qui se trouve sur le fronton du temple de Delphes : "connais-toi toi-même".