Introduction
lundi 8 mai 2017
Cours - L'existence et le temps
Introduction
dimanche 7 mai 2017
"L'existence n'est pas la nécessité"
samedi 6 mai 2017
"La durée toute pure est la forme que prend la succession de nos états de conscience quand notre moi se laisse vivre"
L'Essai sur les données immédiates de la conscience (1889) constitue la thèse de doctorat du philosophe Henri Bergson (1859-1941). Son propos consiste à mettre en garde contre la tendance de l'esprit à penser dans l'espace. Or, si cette tendance est utile dans la vie pratique et dans les sciences, elle l'est moins lorsqu'il s'agit d'appréhender des phénomènes qui n'occupent pas d'espace comme par exemple les phénomènes psychiques. Nous appréhendons en effet l'espace extérieur en réalisant un découpage dans le réel : nous distinguons les objets matériels et nous leur assignons un nom précis. Mais est-ce que cette manière de voir est encore valable lorsque nous essayons d'appréhender une réalité immatérielle comme le temps ?
Le passage ci-dessous est extrait du chapitre II intitulé "De la multiplicité des états de conscience : l'idée de durée". Il constitue un passage clé au sens où il présente la définition du concept de durée. Bergson, en effet, critique la conception de l'école anglaise qui consiste à rabattre tous les rapports d'étendue à des rapports de succession dans la durée. C'est pourquoi il distingue deux types de durée : la durée où intervient la notion d'espace, comprise comme succession et la durée qu'il juge "toute pure", c'est-à-dire indépendante de la notion d'espace, comprise donc comme simultanéité.
mercredi 3 mai 2017
"Cette vie, il te faudra la vivre encore une fois"
Le texte ci-dessous constitue le paragraphe 341 (IV) du Gai Savoir consacré à cette doctrine de l'éternel retour. Dans le paragraphe qui précède (§ 340), Nietzsche revient sur les dernières paroles de Socrate avant sa mort : "Oh, Criton, je dois un coq à Asclépios" (le dieu de la médecine dans la mythologie grecque). Nietzsche interprète ces mots comme l'aveu d'une conception de la vie qu'il condamne et qui consisterait à la voir comme une maladie. Nietzsche appelle ainsi de ses voeux un dépassement non seulement du christianisme, mais des Grecs eux-mêmes au sens où Socrate, ayant pourtant vécu gaiement se serait contenter de faire bonne figure. La doctrine de l'éternel retour se veut une façon de réaliser ce dépassement et d'aimer la vie pour ce qu'elle est, sans crainte ni ressentiment.
mercredi 26 avril 2017
"Nous ne nous tenons jamais au temps présent"
"Qu’est-ce que le temps ? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre, je l’ignore"
jeudi 20 avril 2017
"La mort n'est rien pour nous"
samedi 9 avril 2016
"Qu'est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais"
vendredi 24 mai 2013
Citations sur le sujet
"Deviens ce que tu es".
- Nietzsche, Le Gai Savoir.
2) La perception
« Dans les impressions, il n’y a pas de science ».
"Cent mille rien ne sauraient faire quelque chose". +++
"Montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison". +++
"L'interprétation des rêves est la voie royale qui mène à la connaissance de l'inconscient dans la vie psychique". +++
"L'inconscient est une méprise sur le Moi, c'est une idolâtrie du corps". +++
4) Autrui
« Un ami est un autre soi-même ».
Aristote, La Grande Morale.
« Si on me presse de dire pourquoi je l'aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu'en répondant : parce que c'était lui, parce que c'était moi ».
Montaigne, De l'Amitié (parlant de son ami La Boétie).
« Le désir de l’égalité devient toujours plus insatiable à mesure que l’égalité est plus grande ».
Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
« L’enfer, c’est les autres ».
Sartre, Huis clos.
« Le visage est (…) ce dont le sens consiste à dire : ‘‘Tu ne tueras point’’. »
Levinas, Ethique et infini.
« Tout ce qui est commun, dans le désir (…) signifie non l’harmonie, mais le conflit ».
5) Le désir
"Notre ancienne nature est telle que nous étions un tout complet". +++
"Parmi les désirs, les uns sont naturels, les autres sans fondement". +++
"Si tu désires quelqu'une des choses qui ne sont pas en notre pouvoir, tu seras malheureux". +++
"Ce n'est pas par la satisfaction du désir que s'obtient la liberté, mais par la destruction du désir".- Épictète, Manuel.
"Ne demande point que les choses arrivent comme tu les désires, mais désire qu'elles arrivent comme elles arrivent et tu prospéreras toujours".
- Épictète, Manuel.
"Le désir est l’essence même de l’homme".
- Spinoza, Ethique, III.
"Changer mes désirs plutôt que l’ordre du monde". +++- Descartes, Discours de la méthode, III (3e maxime de la morale par provision).
"Malheur à qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu’il possède". - Rousseau, Julie ou La Nouvelle Héloïse.
"Nous ne savons renoncer à rien. Nous ne savons échanger qu’une chose contre une autre".
- Freud, Essais de psychanalyse appliquée.
"Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses".
- Proust, Les plaisirs et les jours.
6) L’existence et le temps
« Il n’y a pas de temps sans mouvement ou sans changement ».
Aristote, Physique.
« Le présent est court, l’avenir incertain ; le passé seul est assuré ».
Sénèque, De la brièveté de la vie.
« Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne me le demande, je le sais bien. Si je veux l’expliquer à quelqu’un qui le demande, je l’ignore ».
Saint-Augustin, Confessions, VI, 14.
« Le présent d’ordinaire nous blesse ».
Pascal, Pensées, n°172 Brunchvicg, n°47 Lafuma.
« Le sentiment de l’existence dépouillé de toute autre affection est par lui-même un sentiment précieux de contentement et de paix ».
Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire.
« Le temps est la condition formelle a priori de tous les phénomènes ».
Kant, Critique de la raison pure.
« Le temps est ce qui empêche que tout soit donné tout d’un coup ».
Bergson, La pensée et le mouvant.
« L’existence est un fléchissement ».
Sartre, La Nausée.
mercredi 8 juillet 2009
Heidegger ou la destruction de la métaphysique

Cependant, Heidegger remarque que cette question a été trop souvent oubliée dans l'histoire de la philosophie. Les grandes philosophies modernes se déploient en effet sur un fond de concepts (Dieu, l'âme, le monde) où la question de l'être ne fait plus problème. La philosophie devient un simple discours sur l'étant des choses, c'est-à-dire un discours où l'être va de soi et ne suscite plus l'étonnement. Pour cette raison, il dénonce la philosophie moderne comme une onto-théologie, un discours qui ne se pose plus la question de l'être, mais qui se referme dans une conception théologique de l'être, où l'être est posé de façon dogmatique comme objet.
La destruction est une tâche que doit se donner la pensée pour se défaire de la tradition des concepts de la philosophie et ainsi revenir aux expériences originaires qui ont présidé à leur constitution, et notamment ceux de la philosophie grecque. Il s'agit donc de revenir à l'une des plus fondamentales questions de la philosophie : « qu'est ce que l'être ? ».
La destruction entraîne une répétition de la question de l'être dans l'objectif d'approfondir l'être à partir du temps. Heidegger avance que toute philosophie de l'être est solidaire d'une histoire et d'une temporalité. Dans la philosophie moderne, on a cru possible de dire l'être indépendamment du moment historique dans lequel se déployaient les concepts. L'être était pensé sans le temps. Or Heidegger montre qu'il y a une histoire de la philosophie, et une détermination des concepts qui est non seulement propre à une époque mais aussi à une existence humaine, celle du philosophe. On ne peut donc plus faire comme si le philosophe révélait la vérité telle qu'elle est indépendamment du temps propre à l'existence humaine.
Ainsi de la même façon que Deleuze a montré qu'il y avait une géographie de la philosophie, on peut dire qu'Heidegger a montré qu'il existait une histoire de la philosophie. Ce constat incite à prendre en compte l'idée que nous informons l'être en fonction du temps et du lieu où l'on se trouve. D'où l'importance de continuer à se reposer la question de l'être à chaque époque.
Heidegger propose de repartir de ce constat pour élaborer une philosophie qui puisse prendre en compte cette dimension historique. Il nous invite ainsi à détruire la métaphysique telle qu'elle s'est bâtie, c'est-à-dire sur une conception de l'être qui nie la dimension temporelle de l'existence.
Cette destruction n'est cependant pas entièrement négative. La destruction heideggérienne ne laisse pas place à un champ de ruines. Heidegger détruit la philosophie pour répéter une question qui doit ouvrir à une nouvelle philosophie prenant en compte l'existence historique de l'homme et son rapport problématique à l'être. C'est en ce sens que Derrida a proposé comme traduction du terme allemand Destruktion la "déconstruction". La déconstruction est ce qui détruit et reconstruit dans un même mouvement de pensée la pensée.
Cette réflexion a stimulé toute une réflexion philosophique qui se donne pour tâche de lire les textes en ré-insérant des concepts dans leur trajectoire historique.