Un des points importants de l'analyse foucaldienne des mécanismes de pouvoir ne consiste pas à faire une théorie générale de ce qu’est le pouvoir. Son analyse, notamment dans Sécurité, Territoire, Population vise à comprendre les relations, les lieux, les effets et les procédés du pouvoir. Autrement dit, il est important pour Foucault de ne pas substantialiser le pouvoir : il est un ensemble de procédures et non pas une substance homogène (en ce sens seulement il est possible d’amorcer une théorie du pouvoir).
Dans Le Cahier Bleu, Wittgenstein met en garde les philosophes contre leur "soif de généralité" (Tel, p. 57). Les philosophes sont des assoiffés de généralité et ont tendance à mépriser les cas particuliers. Un piège en découle en philosophie, celui du substantialisme. Il consiste à rechercher une substance derrière un substantif. Si l'on cherche une substance derrière le pouvoir, on peut avoir l'impression qu'il est homogène. On peut ainsi lui donner une valeur, souvent négative. Or les figures du pouvoir sont plurielles. Ces différentes formes de pouvoir Foucault les détecte notamment dans les savoirs et les modes de subjectivation.
Même si le pouvoir est multiple, en archipel, disséminé, on peut néanmoins soulever une objection. Certes, il faut se déprendre d'une vision marxiste qui analyse l'Etat comme un appareil idéologique au service d'une classe dominante et qui oppresserait par ce moyen une classe dominée. Les rapports de pouvoir sont plus complexes. Cependant, il semble qu'il se passe à certains moments de l'histoire des concentrations des rapports de pouvoir entre les mains d'un nombre de personnes réduit. Quand on voit des milliers de CRS débarquer dans une cité pour arrêter une trentaine de personnes, on a la manifestation d'un pouvoir monopolisateur : il parvient non seulement à concentrer de multiples forces mais en dégageant un surplus écrasant, un peu sur le mode du Léviathan. Lorsque les pouvoirs se rassemblent au sein d'un même endroit, on a bien une concentration des pouvoirs en un monopole. Il existera toujours des formes régionales de pouvoir, mais seul l'appareil qui peut s'offrir le luxe d'un surplus détient véritablement un pouvoir à dimension nationale.
Au cœur de ce débat sur les pouvoirs s'opposent deux points de vue : une vision nationale et une vision régionale, une vue centralisante et une vue reterritorialisante. Dans les deux processus ce qui s'affirme est une même volonté de rassembler les pouvoirs autour d'un monopole. C'est ce processus de rassemblement des pouvoirs que l'on peut appeler la "monopolitisation".
Dans Le Cahier Bleu, Wittgenstein met en garde les philosophes contre leur "soif de généralité" (Tel, p. 57). Les philosophes sont des assoiffés de généralité et ont tendance à mépriser les cas particuliers. Un piège en découle en philosophie, celui du substantialisme. Il consiste à rechercher une substance derrière un substantif. Si l'on cherche une substance derrière le pouvoir, on peut avoir l'impression qu'il est homogène. On peut ainsi lui donner une valeur, souvent négative. Or les figures du pouvoir sont plurielles. Ces différentes formes de pouvoir Foucault les détecte notamment dans les savoirs et les modes de subjectivation.
Même si le pouvoir est multiple, en archipel, disséminé, on peut néanmoins soulever une objection. Certes, il faut se déprendre d'une vision marxiste qui analyse l'Etat comme un appareil idéologique au service d'une classe dominante et qui oppresserait par ce moyen une classe dominée. Les rapports de pouvoir sont plus complexes. Cependant, il semble qu'il se passe à certains moments de l'histoire des concentrations des rapports de pouvoir entre les mains d'un nombre de personnes réduit. Quand on voit des milliers de CRS débarquer dans une cité pour arrêter une trentaine de personnes, on a la manifestation d'un pouvoir monopolisateur : il parvient non seulement à concentrer de multiples forces mais en dégageant un surplus écrasant, un peu sur le mode du Léviathan. Lorsque les pouvoirs se rassemblent au sein d'un même endroit, on a bien une concentration des pouvoirs en un monopole. Il existera toujours des formes régionales de pouvoir, mais seul l'appareil qui peut s'offrir le luxe d'un surplus détient véritablement un pouvoir à dimension nationale.
Au cœur de ce débat sur les pouvoirs s'opposent deux points de vue : une vision nationale et une vision régionale, une vue centralisante et une vue reterritorialisante. Dans les deux processus ce qui s'affirme est une même volonté de rassembler les pouvoirs autour d'un monopole. C'est ce processus de rassemblement des pouvoirs que l'on peut appeler la "monopolitisation".
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